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Karambiri Fassano, directeur général de la chaîne des Hôtels Don Camillo : « Le burkinabé doit apprendre à se loger dans des hôtels »
mardi 2 février 2010

Lefaso.net : Parlez-nous un peu de votre parcours professionnel ?

Fassano Karambiri (F.K) : J’ai tout d’abord été photographe caméraman dans des journaux français. J’ai également été en Allemagne où je suis devenu coursier international pour une firme de fabrication de matériel lourd. Grâce à mon dynamisme et à ma persévérance, j’ai pu récolter assez d’argent et nouer beaucoup de relations. Ensuite je suis parti en France où j’avais comme ami Jacques Focard. Un jour cet ami m’a invité au restaurant Don Camillo à Paris. Il m’a présenté à ses amis qui m’ont dit qu’ils avaient besoin d’un associé. J’ai accepté. C’est ainsi que je suis rentré dans le showbiz parisien. C’était dans les années 40. A l’époque, presque tout le gratin de la 5ème république fréquentait le restaurant. L’affaire marchait bien car il y avait des spectacles et c’était le lieu privilégié des chansonniers. Avant que je ne rentre dans l’affaire, le restaurant s’appelait « le restaurant des artistes ».Une amie française qui m’a dit de changer le nom car cela me ferait plus gagner d’argent. A ce moment le film Don Camillo de Fernandez était en projection dans les salles parisiennes. Il m’a inspiré et j’ai décidé de renommer le restaurant « Don Camillo ».

Lefaso.net : C’est ce qui vous a amené dans le domaine de l’hôtellerie et de la restauration à votre retour au Burkina ?

F.K : De retour au pays dans les années 1970, avec l’expérience que j’avais acquise j’ai décidé de monter un hôtel. Je m’étais fait la main à Paris et je connaissais également pas mal de monde. Il se trouvait que le propriétaire de l’hôtel Ricardo voulait déménager. J’ai occupé son espace. En souvenir de mes amis de France, j’ai baptisé mon hôtel Don Camillo. J’organisais des spectacles avec des musiciens tels Le Super volta, Amadou Balaké, Moustapha Thiombiano…Certains ont été formés par moi. C’est moi qui ai fait venir Myriam Makeba au Burkina Faso pour la première fois. Petit à petit, mes activités prospéraient. L’hôtel Don Camillo s’est transformé en une chaîne des hôtels Don Camillo. Il y a eu la direction, l’annexe et enfin la résidence. J’avais envisagé de délocaliser la chaîne vers d’autres villes. Malheureusement ce projet n’a pu être concrétisé.

Lefaso.net : A l’époque vous étiez l’un des rares burkinabè à posséder un hôtel. Quelles difficultés avez-vous rencontrées ?

F.K : Les problèmes étaient nombreux, mais avec l’expérience que j’avais acquise, j’avais les moyens de me défendre. Malgré toutes les embûches, mon hôtel marchait quand même, puisqu’il y avait des spectacles et une boîte de nuit. En ce temps, une chambre moyenne coûtait 17.500 F. J’avais 30 à 40 employés que je payais 12.000 à 12.500 F chacun le mois.

Lefaso.net : Quelle appréciation faites-vous de l’évolution actuelle du secteur ?

F.K : Le gouvernement a demandé que l’on construise des hôtels. Ce que les opérateurs économiques ont fait. Cependant, il n’y a pas de clientèle. Pourtant les tarifs sont abordables. Simplement, les Burkinabè ne savent pas se loger dans les hôtels. Quand ils voyagent ils préfèrent loger en famille. Par exemple, la plupart des fonctionnaires que l’on envoie à Bobo Dioulasso vont loger chez leurs parents malgré le fait qu’ils reçoivent des perdiems pour les frais d’hôtel. De plus, il n’y a pas assez d’étrangers qui viennent. Pour une manifestation où le Burkina doit recevoir 500 participants, seuls 200 iront à l’hôtel. Le reste est copté par des pirates qui les amènent dans des résidences ou des appartements. C’est un manque à gagner pour les hôteliers car la machine ne peut pas tourner comme cela. Cette situation ne profite ni aux agences de voyage et de location de voiture ni même aux impôts.

Lefaso.net : Cette situation n’est-elle pas due à une mauvaise organisation du secteur ?

F.K : L’association patronale des hôteliers et restaurateurs du Burkina (APHRB) compte s’organiser en accord avec le gouvernement et l’Office National du Tourisme Burkinabé (ONTB) pour faire changer les choses. Ainsi dès l’aéroport, le visiteur étranger sera orienté vers tel ou tel hôtel. Nous allons faire de telle sorte que tous les acteurs du secteur puissent profiter de son séjour.

Lefaso.net : Actuellement, la chaîne des hôtels Don Camillo est en stand-by. Que se passe t-il ?

F.K : Il est vrai que j’ai loué mon établissement au ministère de l’Enseignement secondaire supérieur et de la recherche scientifique qui l’utilise pour loger des étudiants. Mais c’est temporaire. En temps opportun, je vais reprendre les activités de mes hôtels. J’ai prévu de les rénover. J’ai foi en l’avenir car le marché est porteur. De plus, la chaîne des hôtels Don Camillo a acquis une renommée mondiale. Elle aura toujours sa place sur le marché.

Lefaso.net : En tant que doyen du métier quels conseils pouvez-vous prodiguez à un jeune entrepreneur ?

F.K : De nos jours, tout est devenu cher. Il faut d’abord avoir assez de moyens pour se lancer et bien faire. L’association est là pour aider et conseiller tous ceux qui le désirent.

Lefaso.net : avez-vous un appel à lancer ?

F.K : Nous voulons que le gouvernement nous accompagne. Il faut trouver le moyen pour faire venir les touristes. L’hôtellerie et la restauration sont de beaux métiers. C’est le nôtre, et on ne peut pas abandonner. C’est pourquoi l’organisation est nécessaire. Cela nous permettra de travailler en synergie avec tous les acteurs du secteur.

Marie-Chantal BOUDA
Lefaso.net





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