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Mathias Bazié, président du comité d’organisation du Festival olympique du monde rural : « Ce festival a vocation de porter la jeunesse vers sa construction citoyenne »
vendredi 13 janvier 2012

Sidwaya (S.)  : Pourquoi un festival olympique du monde rural  ?

Mathias Bazié  : Le Festival olympique du monde rural se veut être un retour à la ruralité, parce que nous estimons que nous sommes les fruits de cette ruralité qui nous a vu naître et nous a porté du bout des doigts jusqu’à ce que nous puissions entrer dans le monde actif. Nous avons laissé derrière nous, une ruralité qui, à un moment de l’histoire, nous a semblé en chute et dans une situation où elle est en train de perdre un certain nombre de valeurs qui ont semblé importantes tout au long de notre enfance et de notre jeunesse.

Ce sont des valeurs de probité, de courage, d’ambition et de loyauté, à l’égard de la société et de la famille  ; ces valeurs, nous estimons qu’elles étaient le fruit d’un ensemble de choses qui sont propres à la ruralité et ont donné une telle éducation aux enfants de la ruralité que ceux-ci y ont été pétris. Aujourd’hui, face à la modernité et aux messages qui nous viennent de partout, nous constatons que cette ruralité est en pleine mutation, entraînant, malheureusement, des dérives au niveau de la jeunesse et des pertes d’un certain nombre de valeurs comme celles dont j’ai tantôt parlé.

Alors, nous avons réfléchi et décidé de retourner à la ruralité avec les armes et les enseignements que nous avons pu cueillir de gauche à droite, dans le monde ou nous sommes allés voir et pour travailler avec les anciens et les jeunes à un retour à la promotion de ces anciennes valeurs en perdition. Voilà pourquoi nous avons abouti à la mise en place de ce Festival olympique du monde rural qui, pour nous, à vocation de porter la jeunesse vers sa construction citoyenne et vers le retour à ces valeurs traditionnellement, portées par nos ancêtres et par nos parents.

S.  : Alors, dans cette initiative, vous placez le sport et la culture comme axes centraux de travail  ; qu’est-ce qui explique cela  ?

MB  : Dans cette initiative, nous avons choisi de mettre un accent particulier sur deux choses, d’une part, sur le sport et de l’autre, sur la culture. Le sport nous semble fondamental parce que depuis l’Antiquité grecque, il donne à l’homme, l’occasion à l’homme d’exprimer sa valeur intrinsèque et de sortir de ses tripes, ce qui, pour lui, va le confronter au monde et lui permettre d’atteindre des seuils toujours au-delà de ses capacités.

Au-delà, c’est une vision du sport comme quelque chose qui nous permet toujours d’avoir de l’ambition, de travailler à toujours surpasser le naturel de telle sorte à construire quelque chose en l’homme qui, à la fois regarde devant, mais en même temps, construit autour de lui et avec lui, dans la mesure où on sait très bien qu’il existe des sports individuels, mais le particularisme du sport, c’est qu’il mène à un esprit altruiste et cultive de ce point de vue, une solidarité au sein des équipes et des groupes qui pratiquent le sport. Alors donc, le sport constitue le terreau par lequel la solidarité va renaître.

Ensuite, nous avons la culture qui est le ciment sur lequel l’homme doit s’accomplir. C’est pour cela que nous mettons l’accent sur le réapprentissage  de certaines valeurs culturelles anciennes que la jeunesse est progressivement en train de délaisser, parce qu’elle est confrontée bien sûr, à une pression culturelle moderne, mais aussi à des questions existentielles, matérielles qui font qu’elle a tendance à reléguer ces questions culturelles au second plan. Pour nous, la culture tout comme le sport constituent un ciment sur lequel cette jeunesse doit se reconstruire et apprendre une citoyenneté assumée.

S.  : Quelles sont les activités prévues pour mettre en œuvre toutes ces idées  ?

MB  : Plusieurs types d’activités sont prévus dans un registre sport, mais aussi culturel. Au niveau du sport, nous avons des épreuves collectives et des épreuves individuelles. Pour ce qui concerne les épreuves individuelles, nous avons la lutte traditionnelle, le tir à l’arc, la course à l’âne qui est une activité originale, et qui ,a la fois permet de cultiver l’ambition personnelle des athlètes, des compétiteurs, mais en même temps, de cultiver en eux, la force et le pouvoir de dresser l’animal. Les compétitions collectives comprennent essentiellement, le tir à la corde qui est une activité très ancienne de nos contrées et qui mobilise beaucoup d’énergie, une débauche d’énergie endormie et qui donne l’occasion aux populations de quartiers différents de pouvoir s’affronter dans un esprit de convivialité mais en même temps, de part et d’autre, de montrer comment on peut être solidaires et parler un même langage pour pouvoir affronter un obstacle extérieur. Le volet culturel enregistre la danse à la corde qui est une activité qui nous a tenus en veille et en éveil dans nos nuits d’enfance, qui permettait aux femmes au moment où les hommes se mesuraient sur l’arène de la lutte, de se mesurer en quelque sorte, par un exercice de danse particulière qui se menait en utilisant la corde.

L’intérêt de cette compétition c’est qu’elle donne l’occasion aux femmes de montrer de quoi elles sont capables au niveau de l’art de la danse, et cultivent en elles l’esprit d’équipe. Nous avons ensuite le jeu à la flûte traditionnelle, enfin, le conte traditionnel qui permet à nos grands-parents d’enseigner, d’éduquer les enfants autour du feu de bois. Aujourd’hui, même en milieu rural, les enfants sont captivés par la télévision. Ils vont à des bals- poussière, si bien qu’ils n’ont plus le temps de s’asseoir autour de la grand-mère pour recevoir des enseignements, à travers le conte traditionnel. Nous avons estimé qu’il était important de faire revenir cette culture du conte qui est aussi une culture de l’éducation.

L’art vestimentaire sera au rendez-vous avec un défilé de mode vestimentaire traditionnel, car nous avons à la fois l’ambition de promouvoir le pagne traditionnel, le vêtement traditionnel, mais aussi de faire en sorte qu’il soit adopté par les économies locale et nationale pour répondre aussi à la politique nationale de promotion de la consommation locale. Pour toutes ces raisons, le sport et la culture nous semblent être les axes par lesquels les jeunes ruraux et adultes vont pouvoir pleinement s’assumer en temps que citoyens et entrer dans une dynamique de construction collective des projets économiques, sociaux et politiques éventuellement, pour le mieux-être de l’ensemble de nos populations.

S.  : Qui est attendu à ce festival ?

MB  : Pour ce festival, nous nous sommes donnés comme vision, un espace de joie et de partage, de rencontres populaires. Ce qui fait que nous attendons des invités du plus haut niveau jusqu’aux enfants des dix (10) communes de la province du Sanguié, mais aussi d’autres communes environnantes comme le Boulkiemdé. Ce qui fait que nous n’avons pas ciblé nos invités de façon exclusive. Nos invités viendront de partout. Le festival est placé sous le patronage du Premier ministre, parrainé par le ministre des Affaires étrangères et de la coopération régionale. En même temps, il mobilisera des politiques et des personnalités de la région, de la province et des élus au niveau communal et régional. Nous attendons aussi des amis qui viendront de Ouagadougou, de Koudougou, Bobo-Dioulasso, Niger, Sénégal et d’un peu loin. Ensuite, une longe mobilisation est attendue au niveau local, de la population de la province du Sanguié, surtout la jeunesse qui sera mobilisée pour participer et exprimer sa solidarité avec l’ensemble des compétiteurs et des prestataires culturels, mais aussi cultiver la solidarité entre eux et les personnes qui viendront de l’extérieur pour rendre la fête plus belle.

S.  : Quel message particulier avez-vous à l’endroit d’une jeunesse aujourd’hui en quête d’identité culturelle  ?

MB  : Dès la 1ère édition de ce festival, nous nous sommes donné pour objectif de mobiliser la jeunesse autour des questions de citoyenneté assumée. C’est un message constant que nous portons et qui se poursuit encore aujourd’hui. Alors du fait de cette vision que nous avons de la jeunesse, pour s’assumer, pour se construire et se développer et garantir à ce pays un avenir économique social, politique serein, en vue de mettre en place le développement durable de notre pays, elle doit commencer par être saine. Mais elle est sujette à des attaques de toutes parts qui viennent de la ruée vers l’or, la recherche des plaisirs éphémères de ce monde à travers la consommation exagérée, soit de stupéfiants ou d’alcool frelaté et autres, de la présentation quelque fois féérique d’un monde extérieur qui lui fait revoir son quotidien comme étant l’enfer qu’elle devra fuir pour aller retrouver le paradis ailleurs . Le message que nous avons, c’est appeler cette jeunesse à se reconstruire autour des valeurs que nous ont enseignées nos pères et nos grands père. Il s’agit des valeurs de lutte, de combat contre l’adversité, la pauvreté. Ce sont des valeurs de dignité, une dignité assumée.

Nous appelons la jeunesse à se remobiliser autour de ses valeurs, qu’elle croît en elle. Nous pensons que le sport et la culture sont les éléments par lesquels nous pouvons redonner confiance à cette jeunesse et nous l’appelons à y croire pour pouvoir à son tour mobiliser tous les autres membres du corps social autour de son projet parce que l’avenir du pays sera ce qu’elle aura décidé aujourd’hui. Nous, nous nous tenons à la disposition de la jeunesse pour toujours l’accompagner dans les reflétions et dans la construction de son projet d’avenir, un projet d’avenir que nous souhaitons être la source du bonheur de notre peuple tout entier.

Entretien réalisé par Ismaël BICABA





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