Lefaso.net : Qu’est-ce qui a motivé le choix du thème de cette 11ème édition, « pratique du tourisme et éducation » ?

Issa Barry : Le choix du thème de cette 11ème édition, c’est de mettre en corrélation le tourisme et l’éducation. Il s’agit de montrer d’une part, comment le tourisme peut contribuer à l’éducation et d’autre part, comment on peut développer le tourisme en milieu scolaire. Aujourd’hui, la tendance est de mettre l’accent sur la frange jeune, développer le tourisme à l’école sera une chose utile ; c’est vrai qu’on enseigne déjà le tourisme à l’école mais c’est de façon théorique, nous souhaitons qu’on franchisse ce cap et qu’au-delà de ce qu’on enseigne en classe, les élèves soient en contact avec la réalité et que le tourisme contribue à forger la citoyenneté des jeunes.

Lefaso.net : A ce jour, quel bilan faites-vous de l’organisation et quel est le budget de la présente édition ?

Nous avons tenu l’ultime réunion du comité d’organisation. Nous avons examiné commission par commission, on a vu que les choses sont en bonne voie. Vous avez constaté le montage des stands, certains stands sont déjà montés. Les délégations sont déjà présentes, l’« éduc’tour » qui est une activité phare du salon est déjà lancée, ils sont sur le terrain et rentrent ce soir. Les conférenciers des différents thèmes sont identifiés. Nous avons dressé 140 stands et en terme de professionnels, nous attendons entre 300 à 500 personnes. En terme de participations, nous attendons aussi le public, un grand nombre, au-delà de 1000 personnes comme visiteurs.

A ce jour, nous n’attendons que quelques petits réglages pour lancer le SITHO. Le budget alloué est de 100 millions mais il est malheureusement insuffisant.

Lefaso.net : quelles sont les activités au programme de la présente édition ?

Nous aurons des expositions de produits touristiques de nos régions, une foire gastronomique, il y a les conférences relatives au thème, des séances de B2B entre les différents professionnels de tourisme et de l’hôtellerie et les tours opérators qui sont là. Il y a des animations artistiques chaque après-midi, des concours pour désigner le meilleur serveur, le meilleur stand, le meilleur guide pour encourager certains métiers du secteur, une soirée gala de clôture. Il y aura aussi des focus sur les pays participants. A titre d’exemple, le samedi 1er octobre, on aura un focus sur le Burkina Faso qu’on appelle la journée du Burkina Faso, la journée de la Côte d’Ivoire. Le vendredi déjà, c’est la journée du Sénégal et du Mali, le dimanche pour le Togo, le Ghana et le Niger.

Lefaso.net : A ce jour, peut-on considérer que vos objectifs ont été atteints ?

Par rapport au chronogramme qui a été établi, toutes les activités qui ont été prévues dans le cadre de l’organisation des préparatifs ont été réalisées. Toutes les rencontres prévues ont été tenues. On peut dire que tout ce qui a été prévu a été réalisé.

Lefaso.net : Quelles sont les innovations majeures qui ont été apportées à cette 11ème édition du SITHO ?

Les innovations que nous apportons à cette 11ème édition, c’est que de par le passé, on octroyait des stands gratuits aux pays et cette année, nous avons estimé que le SITHO doit être plus ou moins autonome financièrement, nous avons donc institué des stands payants pour les pays. Les stands de 18m2 font 500 mille francs CFA et aucun pays ne peut prendre un stand en dessous de 18m2, c’est l’innovation majeure.
L’autre innovation, c’est l’excursion grand public que nous avons instituée parce qu’on a constaté que les burkinabè ne connaissent même pas les sites qui sont les plus proches de Ouagadougou. On a institué des excursions tous les jours, à compter de demain jeudi, ils vont aller sur les sites environnants à des prix très promotionnels. On prend en charge le carburant et les gens seront chargés de payer leur accès aux sites.

Il y a également les stands régions, c’est vrai que nous avons essayé ça lors de la dernière édition mais cette année, nous avons formalisé. Toutes les 13 régions ont des stands et chaque région vient exposer ce qu’elle a comme potentiel touristique pour permettre au public Ouagalais de comprendre qu’il y a des sites dans toutes les régions du Burkina.

Nous avons institué aussi au niveau des concours, un concours inter-régional où on va attribuer un prix au meilleur stand. Ce prix est dénommé « prix de l’intégration ». Nous sommes dans une logique d’organisation de circuits inter-Etats, étant donné que notre destination fait peur aux pays européens, nous avons décidé nous-mêmes africains, membres de l’espace UEMOA, de nous organiser pour la promotion du tourisme, donc, il faut que les burkinabè puisent visiter la Côte d’ivoire, le Mali et vice-versa. On encourage l’intégration à travers cette édition.

Lefao.net : Nous sommes dans un contexte sécuritaire assez fragile, quelles sont les dispositions qui ont été prises pour rassurer les participants ?

Des mesures sécuritaires ont été prises. On a une commission sécurité qui veille au grain et qui permet de rassurer les uns et les autres. Cette commission ne veut pas trop communiquer sur les aspects de sécurité, ils disent qu’ils ont leur stratégie et donc, nous on s’en tient à ce qu’on nous a donné comme consignes. Je ne pourrai pas rentrer dans les détails. Nous avons été rassurés par la hiérarchie de la sécurité que le salon va se tenir dans des conditions sécuritaires acceptables.

Lefaso.net : A ce propos, peut-on soutenir que les derniers événements (attaques terroristes) n’ont pas eu une incidence sur les différentes participations ?

On ne peut pas le dire avec certitude parce qu’il est clair que lorsqu’un pays vit ce que nous avons vécu en terme d’attaques, il y a de quoi freiner l’ardeur de certains participants. Il y a des pays qui auraient souhaité être là, mais à la dernière minute, les gens ont désisté, certains nous ont dit clairement pourquoi ils ont désisté, d’autres ne nous ont pas donné leurs raisons, mais on s’est dit que c’était peut-être dû à ces raisons parce que dans les grandes chancelleries, on a souvent déconseillé la destination Burkina à tort. Les pays qui déconseillent, chaque jour, il y a des attentats mais on y va quand même mais nous, on nous a mis dans une ligne rouge, orange... Mais en tout cas, dans la sous-région, les gens sont solidaires, ils se disent de toute façon, ça peut arriver partout, les gens sont là mais les occidentaux ont marqué une prudence, il y a des tours opérators français qui étaient annoncés, au finish, il n’y a que trois qui sont venus alors que le nombre devait dépasser trois.

Lefaso.net : quelles sont vos attentes à l’issue de cette 11 édition ?

Nous attendons que les professionnels du secteur de l’hôtellerie et du tourisme puissent échanger et dégager des stratégies qui vont permettre au secteur d’aller de l’avant. Nous attendons que les professionnels du secteur puissent nouer des contacts fructueux avec les tours opérators qui sont là, leur objectif étant de détecter les potentialités du terrain, nouer des contacts et revenir avec des touristes. Nous attendons également que la population ne marchande pas sa participation, que le public vienne visiter les stands où on expose l’essentiel de notre potentiel touristique en miniature ; nous attendons également que les gens qui font des activités connexes soient présents pour établir de bonnes affaires. Nous souhaitons aussi que les conditions sécuritaires soient favorables pour la réussite de ce salon. Nous attendons une réelle participation du public aux conférences, à la visite des stands, à la foire gastronomique.

Lefaso.net : Un appel à l’endroit des burkinabè ?

L’appel que je lance à l’endroit des burkinabè, c’est de venir au SITHO. Le SITHO est un concentré de tout ce que nous avons comme activités économiques, de prendre part aux excursions grand public, on n’a pas souvent l’occasion, l’occasion est offerte à des prix promotionnels. Je lance un appel aux burkinabè, aux Ouagavillois surtout, de visiter les sites à proximité de Ouagadougou. Je souhaite aussi que les médias qui sont nos relais auprès du public, nous accompagnent dans cette activité. Il y va de l’image du Burkina Faso.

Entretien réalisé par Nicole Ouédraogo
Lefaso.net