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SIAO 2018 : Permettre aux artisans de vivre de leur métier
mercredi 24 octobre 2018

Autrement dit il faudra, au delà des activités connexes que procure le salon international de l’artisanat de Ouagadougou (SIAO), permettre aux braves artisans africains de tirer réellement profit de leur métier, si tant il est vrai que le salon leur appartient en premier. Mais dans la réalité, beaucoup d’artisans peinent à tirer leur épingle du jeu. Cela est dû à plusieurs raisons.

On peut citer par exemple les activités connexes telles la vente des boissons industrielles et autres gallinacées (ATTENTION : notre objectif n’est pas de mettre du sable dans le couscous de quelqu’un) qui attirent plus le public ouagalais prompt à débourser au moins 10.000f cfa autour d’une table garni de bouteilles (le prix généralement au dessus de la moyenne) et ce, en famille ou en compagnie d’amis, que d’acheter un produit artisanal au même prix. Du coup l’on se pose la question suivante : A qui profite réellement le SIAO ? Aux organisateurs, aux artisans, ou aux business men ?

Pourtant, le thème de cette année est interpellateur en ce sens qu’il met en relation l’artisanat africain et les exigences du marché face au développement technologique, donc l’on doit travailler à sécuriser le marché des produits artisanaux. Et comme nous le savons, l’artisanat est la transformation de produits ou la mise en œuvre de services grâce à un savoir-faire particulier et hors contexte industriel : l’artisan assure en général tous les stades de sa transformation, de réparation ou de prestation de services, et leur commercialisation. De ce fait, le produit artisanal a de la valeur car il est le fruit d’une transformation et/ou d’une création. L’artisan est donc cette personne qui fait un travail manuel, qui exerce une technique traditionnelle à son propre compte, aidée souvent de sa famille et d’apprentis. Plus loin l’on dira que l’artisan, sociologiquement et humainement parlant, est un indépendant distingué par un fort savoir-faire bien spécifique, ainsi que par un profond enracinement dans le territoire.

D’un point de vue juridique, trois conditions légales sont requises pour considérer une entreprise comme étant « artisanale ». Il s’agit : d’avoir moins de dix (10) salariés au moment de la création de l’entreprise, d’être un métier permanent prévu par la loi et être immatriculé au Répertoire des Métiers (RM) tenu par les Chambres des Métiers.
Cette affiliation au RM et non à la chambre du commerce marque la différence entre artisan et commerçant même si leur distinction est parfois difficile à faire notamment lorsque l’artisan vend également des produits qu’il ne fabrique pas. Dans ce cas il acquiert également le statut de commerçant.

Néanmoins, notons que le commerçant est celui qui exerce des actes de commerce et en fait sa profession habituelle. Il est défini par le législateur à travers les actes qu’il effectue et non pas à travers un statut qui lui serait octroyé. Par contre, l’artisan est celui qui vend essentiellement des produits ou des services issus de son travail et dont l’entreprise ne compte pas plus de dix salariés.

Ainsi défini, l’on devrait donc créer toutes les conditions susceptibles de permettre aux artisans qui seront présents au SIAO 2018 de faire de bonnes affaires en « remettant le SIAO aux artisans ». Cela est possible si l’on désengorgeait le site des maquis et autres prestations commerciales non artisanales.

Récemment un artisan burkinabè affirmait ceci : « je ne participe plus au siao car au-delà de la cherté des stands, le siao appartient plus aux commerçants qu’aux artisans. Pendant la semaine dite de l’artisanat, l’on retrouve des produits importés de Dubaï ou de la Chine qui inondent le site. Malheureusement, ces chinoiseries semblent être prisées au détriment des produits locaux de l’artisanat. Quid de la présence encombrante des maquis ! » On perçoit là toute l’amertume de cet artisan.

C’est un cri de cœur et un appel fort à l’endroit de nos autorités qui devraient repenser le siao afin qu’il réponde à son premier objectif principal, celui de promouvoir l’artisanat en professionnalisant davantage la filière et en créant une saine émulation entre artisans.
Revoir - par exemple - les prix des stands, limiter certaines activités commerciales sur le site et inciter les populations à la consommation des produits artisanaux seraient d’un apport considérable. Au moment où nous bouclons ces lignes, nous apprenons que le Commissariat Général du SIAO a produit un communiqué empreint de fermeté. Gageons que cela produira l’effet escompté. De toute façon, nous aurons l’opportunité de vérifier cela à la fin du salon.

En tout état de cause et loin d’un empêcheur de tourner en rond, il est souhaitable que nous acceptions ces mesures. Comparaison n’est pas raison mais, s’il est difficile de trouver des stands de poterie, de maroquinerie et de livres lors des différents festivals de grillades pour la simple raison que ces festivals visent un objectif donné, il serait intéressant de limiter les maquis et la consommation de l’alcool lors des biennales du cinéma, de l’artisanat ou du livre, etc.

C’est faisable et il faut se donner les moyens d’y parvenir en insistant surtout sur un changement de mentalité au niveau des populations et en les incitant à la consommation de ce que nous produisons, expression pure et simple de notre nationalisme et de notre patriotisme. Sur ce puissions-nous délier les cordons de nos petites bourses pour acheter des produits artisanaux afin de soutenir nos artisans en « insécurité » ? En attendant, bonne fête de l’artisanat et surtout plein succès aux artisans d’ici et d’ailleurs.

Ouagadougoun le 23 octobre 2018
Emile LALSAGA
Ecrivain/Poète
Wendguuda2000@mail.com





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