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Agences d’hôtesses : « II y a souvent des participants qui nous proposent sans détour de l’argent pour coucher avec eux », confie une hôtesse
dimanche 31 mars 2019

La naissance des premières agences d’hôtesses au Burkina Faso date des années 1990, avec pour mission principale d’offrir des services et des prestations au marché du business et des affaires. L’hôtesse, de par sa définition, est chargée de guider, d’accueillir et de donner des indications aux invités lors des cérémonies auxquelles ils participent. Pour les besoins de ces services, les agences recrutent des filles qu’elles mettent à contribution dans l’architecture des cérémonies à caractère public et/ou privé. Et pour témoigner de leur crédibilité et de leur fiabilité, la plupart de ces agences d’hôtesses ont une existence officielle matérialisée dans les registres de commerce.

Mais si certaines de ces agences se tirent d’affaires avec brio, il n’en est pas de même pour d’autres. En effet, obtenir des marchés est un véritable parcours du combattant. Car c’est un domaine où il faut faire jouer à fond les relations et le carnet d’adresses. Comme le soutient Didier Zongo, promoteur de l’Agence ISIS, « l’agence d’hôtesses vit à partir des cérémonies qui sont organisées et auxquelles elle offre ses services. Sans cérémonie, pas de vie pour l’agence ! ».

Désordre, quand tu nous tiens !

Au Burkina Faso, l’on est porté à croire qu’il y a beaucoup de cérémonies et que chaque agence d’hôtesses devrait tirer son épingle du jeu. Mais la réalité est autre. Obtenir un marché n’est pas aisé. Et pour cause, il règne dans le milieu, et selon le constat de Didier Zongo, « un désordre qui pollue l’atmosphère et qui n’est pas pour faciliter l’activité. C’est ce qui rétrécit les possibilités et les opportunités d’affaires. A cela, il faut déplorer une concurrence déloyale avec certains établissements publics qui, eux, n’ont pas d’existence légale ».

Ce n’est un secret pour personne, dans certains ministères, il existe des cellules qui s’occupent du volet hôtesses, moyennant une rémunération. Ces cellules, qui travaillent illégalement, ont un réseau d’étudiantes et/ou d’élèves qu’elles exploitent en cas de besoin, en lieu et place des agences d’hôtesses.

Pour Didier Zongo de ISIS, « c’est une situation déplorable qui perturbe le bon fonctionnement des agences. Elle est décriée par tous les promoteurs d’agences qui estiment qu’il faut prendre des mesures pour décourager ce genre d’agissements ». Car il n’y a pas de raison que « nos agences inscrites dans les registres de commerce, avec tout ce que cela comporte comme exigences, respect des cahiers de charges et payement de taxes, ne puissent pas vivre convenablement à cause de cette concurrence déloyale ».

Sur cette préoccupation, la Direction des marchés publics du ministère des Affaires étrangères rétorque que « les passations de marchés se font en fonction du montant de son exécution. En effet, les offres à candidatures pour l’exécution des marchés sont largement diffusées lorsque le montant de l’exécution est supérieur ou égal à dix millions de francs CFA. Pour les marchés dont le coût est inférieur à un million de francs CFA, l’octroi du marché est fait par cotation faible. Dans la base de données sont choisies au moins trois agences à qui les appels à candidatures sont transmis ».

Pour Herman Yama, agent de cette direction, « nous disposons d’une base de données des entreprises et de leurs services, à qui nous demandons de faire des propositions de tarif, avant de retenir le meilleur offrant selon le rapport qualité-prix. En dehors de cela, nous nous renseignons souvent auprès des citoyens en vue de lancer l’offre à candidatures ».

Mais s’il est difficile pour les agences d’hôtesses d’avoir des marchés, néanmoins, chacun y va de sa stratégie et de ses initiatives pour continuer à survivre. Et si certaines sont dans l’attente de potentiels avis d’offre de marché, d’autres par contre mettent à profit les relations qu’elles ont tissées avec certaines structures publiques et privées.

Ainsi, confie Didier Zongo de ISIS, « nous appelons de temps en temps nos relations pour savoir si elles n’ont pas quelque chose pour nous ; nous communiquons également beaucoup sur les réseaux sociaux et faisons le guet sur les médias traditionnels », à la recherche d’opportunités d’affaires. Mais, relève Didier Zongo, « ce n’est pas toujours que ça marche ! ». Mais qu’à cela ne tienne, les agences d’hôtesses continuent leur petit bonhomme de chemin.

L’hôtesse n’est pas une dévergondée

L’une des questions concerne le recrutement des hôtesses. Sur les critères de recrutement, l’accent est mis entre autres « sur la qualité physique, le niveau de classe (au minimum le secondaire), la moralité et l’âge (entre 18 et 30 ans) », nous confie Didier Zongo de l’agence ISIS. Les agences recrutent majoritairement des filles et souvent, quelques hommes appelés « guides ». Ces recrues sont formées sur les bonnes manières de se tenir et de se comporter, de savoir bien communiquer.

En somme, « nous mettons l’accent sur le savoir, le savoir-être et le savoir-faire. Chaque personne recrutée bénéficie d’une période d’au moins trois mois de formation. Au cours de la formation, nous insistons sur l’aspect comportement, pour éviter aux filles le chemin de l’indécence. Car être hôtesse ne signifie pas du tout avoir une vie dévergondée ou légère. Beaucoup de nos filles le comprennent », confie Didier Zongo.

Pour de nombreux observateurs, les agences d’hôtesses sont en effet vues comme des structures de placement de filles en quête de « clients ». Par rapport à cette façon de voir, des responsables d’agences que nous avons rencontrés, se défendent : « Dans la mesure où nous amenons des hôtesses pour les cérémonies, nous faisons du placement.

Mais de là à penser à autre chose, ce n’est pas exact ». Et Didier Zongo d’apporter cette nuance : « Dans tout ce tohu-bohu, on rencontre du bon, du moins bon, comme du mauvais. L’hôtesse, au cours d’une cérémonie, rencontre énormément de gens, c’est à elle de faire le bon choix grâce à son intelligence et au-delà de ce service de pouvoir être bien demain ».

« Ils ont exigé qu’on porte des mini jupes ou alors… »

Face à ces clichés, certaines hôtesses répondent. « Nous sommes méprisées par la société, qui nous qualifie de prostituées. II y a souvent des participants qui nous proposent sans détour des sommes d’argent pour coucher avec eux », a confié A. H., 27 ans et hôtesse depuis 5 ans. En plus de ces comportements, certains organisateurs de cérémonies allient hôtesses et exhibitionnisme. Le dernier fait en date s’est produit il y a quelques mois. « Lorsque nous sommes arrivées habillées d’un pagne traditionnel et d’une marinière, ils ont exigé qu’on porte des mini jupes à la place de ces tenues ou alors le marché serait retiré à notre agence », se souvient une hôtesse.

Tout compte fait, ce sont essentiellement les besoins pécuniaires qui motivent ces filles à opter pour ce métier. Mais dès lors que le contrat d’exécution de la mission assignée à l’hôtesse est signé, la rémunération est un autre problème. « C’est sur une prestation que les hôtesses ont quelque chose. Etre hôtesse, ce n’est pas une profession de base parce que, le plus souvent, nos hôtesses sont des élèves, des étudiantes et certaines mêmes exercent des activités ailleurs », explique un patron.

Le constat, chez les hôtesses sans appel : « Nous passons souvent plus de trois mois sans avoir de sous parce qu’on est rémunéré en fonction des évènements auxquels nous participons ». Et il y a des agences qui paient bien tout comme d’autres qui trainent toujours les pas. Sans un contrat tangible signé au préalable, « on ne fait qu’accepter », a regretté A.H. Malgré toutes ces difficultés, sa camarade Djénéba Ouattara garde le moral : être hôtesse n’est pas un métier dévalorisant, il faut savoir faire preuve de fermeté face aux velléités de certains participants.

Mariam Ouédraogo
Lefaso.net





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