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Cinéma : La musique, un élément incontournable dans le 7e art
jeudi 29 août 2019

Le cinéma regroupe plusieurs autres arts. Ce sont le théâtre, le graphisme, la littérature, la danse et la musique. Il y a très peu de films sans musique. Elle est donc importante pour le 7e art. Selon Jean Baptiste Pazouknam Ouédraogo, cinéaste et réalisateur de métier, « le rôle de la musique dans un film, c’est de donner une dimension de dramaturgie et d’éveiller des émotions. La musique est hyper importante dans un film ».

Pour Serge Bambara dit Smockey, artiste, créateur de fonds sonores pour le cinéma, la musique est cet élément capital qui prépare le spectateur à l’élément qui se déroule ou qui va se dérouler. « Elle annonce souvent une action dans un film, préparant du même coup l’esprit du spectateur à ce qu’il va découvrir, le trompant (musique de danger alors qu’il ne se passera finalement rien à ce moment du film) ou le détendant, le troublant », explique-t-il.

La musique, c’est aussi un élément qui contribue à la visibilité du film. Il est évident que sans musique, certains films n’auraient pas le succès qu’ils ont eu. « Evidemment que la musique apporte de la visibilité à un film. C’est tellement vrai que les bandes originales de films sont parfois même en tête des ventes de disques dans les circuits de diffusion classique. Si on prend l’exemple de "Titanic" avec Céline Dion, "Body Guard" avec Whitney Houston ou même "Men in black" avec Will Smith, que seraient ces films sans ces musiques qui ont contribué à leur succès ? Pensez à un 007 (James Bond) ou un "Mission impossible" sans leur bande son originale », revient à la charge Smockey.

Jean Baptiste Pazouknam Ouédraogo souligne : « En termes de visibilité, quand on attache son œuvre à l’œuvre d’un grand artiste musicien, ça donne de la visibilité. Les gens vont chercher à savoir, qu’est-ce que cette musique apporte au film et pourquoi le choix de cette musique de cet artiste dans le film. En plus du public pour son film, on attire encore le public de ce musicien ou de cette musique ».

Mais, malgré son importante, l’on peut bien se passer de la musique dans les réalisations, à en croire les professionnels. Elle n’est pas une obligation. Seulement, sa présence contribue largement à attirer plus de spectateurs. Smockey milite pour son utilisation. Il précise : « Même les films muets de l’époque de Charlie Chaplin et autres avaient compris l’importance de la musique pour créer des atmosphères, du suspense, de la sensualité, de l’humour, des cascades, de la tendresse, de l’action, etc. » Jean Baptiste Pazouknam Ouédraogo reconnaît aussi qu’elle ne constitue pas un impératif. Mais, précise-t-il, « cela dépend des intentions de création. »

Son utilité est bien connue. Nos deux artistes s’accordent sur cet aspect. Mais, à quel moment la mettre dans le film ? « Chacun a sa méthode. Il n’en existe pas de meilleures. Tout dépend du compositeur. Les premiers films nécessitaient que les orchestres jouent en synchro pendant le visionnage en salle, de sorte à bien capter et coller aux émotions que renvoyaient les images. Il n’existait pas encore de bande son intégrée et préenregistrée. Les progrès d’aujourd’hui permettent de tout faire. En ce qui me concerne, je pense que le réalisateur doit y penser avant pour savoir à peu près ce qu’il veut, de sorte que le compositeur n’ait pas à chercher trop loin... Mais, certains réalisateurs préfèrent donner carte blanche aux compositeurs afin qu’ils apportent une touche originale au film », répond Smockey.

Jean Baptiste Pazouknam Ouédraogo précise : « Ça dépend du créateur. Mais, pour ce qui est formel, ce qui est intéressant, on pense à la musique dès le scenario. Souvent, le réalisateur même ne sait pas qui est le musicien, tout comme le musicien ne sait pas qui est le réalisateur. C’est le producteur qui se charge de trouver le musicien ou la musique qu’il veut pour son film. Tout dépend de l’organisation dans la maison de production. La musique peut être pensée au début, au milieu où à la fin. Comme ça peut ne même pas exister aussi. »

Il faut savoir aussi que chaque musique utilisée dans un film a un droit. Ces droits reviennent à l’artiste. L’artiste musicien peut être considéré comme co-auteur d’un film, si son œuvre est spécialement conçue pour le film. « L’artiste musicien bénéficie de ses droits d’auteur et (ou) de compositeur s’il est effectivement l’auteur de l’œuvre en plus de droits voisins s’il est interprète, liés à l’exploitation du film. Si c’est une œuvre spécialement conçue pour le film, il est aussi considéré comme co-auteur du même film. Mais, cela n’est pas valable dans tous les pays. Si c’est une musique qui existait déjà, il ne peut être co-auteur du film. Ces droits ne dispensent pas le producteur de payer une prime de commande en fonction de la quantité de musique demandée, de la difficulté de travail. Au-delà, plus le film est diffusé et plus le montant de ses revenus peut être conséquent », nous renseigne Smockey.

Il est intéressant de noter qu’il n’existe pas un style défini pour les musiques de film. Tout dépend de l’inspiration et de la volonté de ceux qui veulent utiliser la musique dans leur film. Smockey note : « Il n’y a pas de limite à l’imaginaire. Certains préfèrent une musique qui rappelle nos réalités culturelles et d’autres une musique plus actuelle et moderne. Il y en a même qui utilisent des musiques préexistantes soi-disant libres de droit. En effet, il n’est pas rare que les gros diffuseurs comme Canal ou Orange, qui subventionnent beaucoup de films, obligent quelque part les réalisateurs à utiliser leurs catalogues parce qu’ils en possèdent tous les droits. »

« L’art est ouvert. La création c’est open mind comme on le dirait en anglais. C’est libre court à la création. Tu fais ce qui t’inspire. Donc on ne peut pas imposer à quelqu’un d’utiliser de la musique de son terroir, de la music rock pour son film. C’est la musique qui permet à un film d’avoir une dimension universelle, une dimension africaine, dramaturgique assez profonde, qui va faire ressortir les émotions que tu veux dans ton film. Mais tout artiste, plus précisément dans le cinéma, doit avoir une conscience historique, culturelle, politique. C’est à travers cette conscience culturelle qu’on valorise sa culture. C’est ainsi que pour nos films, on utilise de la musique qui est issue de l’Afrique ou de notre terroir. Pour que cette musique soit connue à travers le monde, que ça soit notre don au monde », explique Jean Baptiste Pazouknam Ouédraogo.

Pour la musique dans le film, il doit normalement avoir des artistes spécialisés, mais au Burkina, il est difficile d’en trouver. Mais il y a plein d’artistes qui font de la musique pour film. « Ici, on a des musiciens qui font de la composition de musique de film. On leur demande de faire des compositions originales pour le cinéma. En principe, il devait avoir ici au Burkina des musiciens spécialisés pour la création de musique originale pour les films. Et même créer des bruitages et des folies artistiques, mais on n’en a pas », regrette Jean Baptiste Pazouknam Ouédraogo.

Et Smockey d’ajouter : « Il y en a peu, pour la simple raison que c’est un travail difficile où le concepteur n’est pas souvent le plus mis en valeur. Si vous avez beaucoup de succès en tant qu’artiste, il peut ne pas vous rester beaucoup de temps pour vous consacrer à la musique de film, même si ça peut rapporter gros. Quelques créations vous suffisent. Par contre, lorsque le challenge est important (grosse production ou grand nom du cinéma), en général, tous les artistes plongent. Au Burkina, j’en ai fait pas mal, Bill Aka Kora aussi. La liste n’est pas exhaustive. En général, les grands compositeurs de musique de film ne sont pas des interprètes (ceux qui chantent), mais bien souvent des arrangeurs, instrumentistes, chefs d’orchestres. »

Il est donc nécessaire d’apprécier la musique au même titre que le film dans lequel elle se trouve ou pour lequel elle a été créée. Car c’est un tout qui permet à la magie d’opérer, si bien sûr l’harmonie y est. La musique de film est au service du film. Ce qui n’est pas le cas de la musique tout court dont l’originalité et le style sont laissés à l’appréciation de l’auteur ainsi qu’à son imaginaire sans freins.

Korotoumou Djilla (stagiaire)
Lefaso.net





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