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Fonds du développement culturel et touristique : Plus de 170 projets financés, selon le directeur général Alphonse Tougouma
mardi 16 juin 2020

Lefaso.net : Comment se porte votre institution ?

Alphonse Tougouma : Comment se porte le fonds ? Nous allons dire que ce n’est pas au mieux de sa forme comme nous voulons. En tout cas, aujourd’hui, le FDCT se fait compter dans le dispositif des fonds de financements nationaux. Actuellement, nous sommes à plus de 170 projets financés. Nous sommes à plus d’un milliard de financement. On aurait voulu que ce soit beaucoup plus, mais déjà, il y a quelque chose sur le terrain.

Quelles sont les missions du FDCT ?

Le fonds a été créé pour dynamiser l’économie de la culture et du tourisme. C’est vrai qu’on avait voulu deux fonds à part. Un fonds destiné au financement touristique et un fonds destiné au financement des activités culturelles. Mais, on a voulu mettre ensemble pour rationaliser la gestion. Nos missions se déclinent en trois axes. Nous avons le financement. Ça veut dire de l’argent cash. Dans ce financement, nous avons le crédit direct ou l’avance sur recettes.

C’est du cash-flow. Vous avez besoin de cash pour réaliser votre projet et vous nous remboursez. Il y a les garanties. Si votre projet est au-delà de nos seuils de financement, nous pouvons nous porter garant avec vous auprès d’une autre institution financière. Pour terminer, il y a ce que nous appelons « le portage ». Le projet peut ne pas être dans nos cordes pour une raison donnée. Nous pouvons porter votre projet et dès que nous avons l’occasion avec les partenaires, nous le présentons.

Le deuxième axe de notre action, c’est le renforcement des capacités pour qu’il y ait de la production de qualité.
Le troisième axe de notre mission, c’est de développer un système d’information sur les industries culturelles et touristiques au Burkina, à même de susciter d’éventuels investisseurs.

Comment vous récupérez l’argent investi ? Ceux qui empruntent arrivent toujours à rembourser ?

Pour ce qui est du remboursement, c’est comme le système bancaire. Vous venez avec votre projet, nous vous donnons le prêt et nous nous accordons sur les délais et les modalités de remboursement. Pour le moment, les choses se passent assez bien. Nous sommes à 79% de recouvrement par rapport aux traites échues.

Pour le moment, sur plus de 40 projets, il n’y a qu’un seul projet avec qui nous sommes en contentieux. Je profite de l’occasion pour dire que les femmes se comportent très bien en matière de remboursement par rapport aux hommes. Les femmes qui ont contracté à notre niveau sont dans les délais et nous n’avons pas de problème particulier.

Un milliard investi sur des projets cette année. Quels sont les projets phares que vous avez financés ?

En 2020, pour le moment, nous n’avons pas encore financé. Pour 2019, les projets phares, nous avons dit que nous avons renforcé des capacités, il y a eu des créations artistiques, il y a eu une formation des humoristes. Il y a par exemple un des projets que j’aime bien qui a été de former une troupe au niveau de la prison de Koudougou. C’est un projet qui participe à la réinsertion sociale de ces détenus. C’est un projet qui a retenu notre attention.

Il y avait un projet qui était destiné aux déplacés mais compte tenu des difficultés, des conditions sécuritaires, pour le moment, nous l’avons ajourné. Mais, nous l’avions trouvé assez intéressant. Ça participe aussi à la mise en contact entre les créateurs. Nous avons financé en 2019 plusieurs restaurants. Nous avons financé deux séries en matière de cinéma. Nous avons une quinzaine de projets en ce qui concerne les prêts, 29 projets en ce qui concerne les subventions.

Le Burkina Faso fait face au Covid-19. Quel est son impact sur vos activités ?

Nous n’avons financé que cinq projets. Ces projets sont des petits financements. Nous avons accompagné la sensibilisation sur le Covid-19. Pour le moment, le budget 2020 n’est pas encore mis en place. Nous avons lancé un appel à projets entre mi-décembre et mi-janvier. C’était pour pouvoir permettre d’exécuter les projets. Mais, à cause du Covid-19, nous n’avons pas encore délibéré en ce qui concerne ces subventions.

Est-ce que vous trouvez qu’il y a un impact ?

Pour mesurer, vous savez que généralement il vaut mieux attendre cinq ans. Moi, je peux dire qu’il y a des effets. Je peux vous citer l’usine semi-industrielle de François 1er à Koudougou. Lui-même, il a dit que depuis 30 ans, il avait le projet. Grâce au FDCT, il s’installe véritablement dans l’industrialisation au niveau de la mode. Je veux citer le projet de formation d’humoristes avec Son Excellence Gérard. Lui, il avait eu une formation il y a de cela quinze ans.

C’est de là qu’est partie sa carrière. Quinze ans après, il n’y avait plus eu de formation au Burkina. Grâce au FDCT, il a pu former des humoristes. Je vois trois ou quatre personnes qui commencent à faire de la production. Ce sont des choses palpables. Pour terminer, nous avons financé un projet « Fitini Star » à Bobo qui est en réalité un casting qu’ils ont réalisé avec les finalistes de « Fitini Star ». Ils ont, de ce casting, sorti cinq jeunes qui ont moins de quatorze ans et ils ont fait sortir un album. Je vous parie que si vous voyez ces enfants se produire en live, aujourd’hui, on ne peut vraiment qu’être fier.

En tant qu’artiste ou guide touristique, comment faire pour bénéficier des fonds ?

Généralement, il faut se constituer en structure formalisée (je veux parler des associations) pour bénéficier de la subvention. En tant que guide touristique tout seul, vous n’allez pas pouvoir. Mais, une association de guides touristiques peut postuler pour avoir une formation par exemple. Il faut des projets qui ne soient pas portés par un individu.

Il en est de même pour les artistes. Lorsque vous êtes des artistes et que vous voulez des formations par exemple en vocal, vous vous constituez en association. Vous montez le projet, vous déterminez les modèles, les formateurs et vous déposez. S’il retient notre attention, nous finançons. Pour ce qui est des prêts, il faut être une entreprise formelle. Là également, c’est l’entreprise, la personne morale qui peut postuler.

Donc c’est d’être dans le domaine de la culture ou du tourisme. C’est présenter un projet culturel ou touristique. Le projet doit être pertinent, viable, réaliste et réalisable. Surtout, en matière de suivi et évaluation, il faut que nous puissions avoir une lisibilité claire des « inputs » et des « outputs » du projet. Il faut dire aussi que c’est une compétition, et nous retenons les meilleurs par rapport à notre budget.

Des acteurs trouvent que les financements sont en deçà des attentes…

C’est vrai, ça dépend du projet. Avec 500 000 francs, vous avez un projet, tout comme avec un milliard. Nous avons vu des acteurs qui ont des projets que nous avons financés entièrement. Généralement, nous ne finançons pas moins que ce que vous demandez. L’année passée, par exemple, il y a un projet que nous avons retravaillé. Ce qu’ils avaient demandé, nous avons dit qu’avec ça, ils ne pouvaient pas travailler.

Pour le moment, nous sommes à 50 millions le plafond. Si votre projet dépasse 50 millions, vous avez deux possibilités. Soit contracter un autre partenaire pour financer votre projet, soit monter un projet qui entre dans nos cordes. Si vous avez un projet de 200 millions, ce n’est pas la peine de venir prendre 50 millions si vous n’êtes pas sûr d’avoir les 150 autres millions. Je dis toujours que ça dépend.

L’un de nos projets phares, c’est une dame qui a pris un prêt de trois millions, qui est à Orodara, pour un restaurant. Elle a qualitativement transformé son activité et aujourd’hui, le projet est assez intéressant. Ce n’est pas le montant qui est le plus important ; c’est votre capacité à transformer le prêt.

A quand le financement des projets de 2020 ?

Nous sommes en train de sortir de la crise liée au Covid-19. Nous espérons que dans les jours à venir, les choses vont mieux aller et que nous allons mettre en place notre budget. Dès qu’il sera disponible, en moins de deux semaines, ils vont délibérer. En ce qui concerne les prêts aussi, nous avons revu les conditions pour les assouplir.

Quelles sont les difficultés que le fonds rencontre ?

La difficulté, c’est surtout la maîtrise des projets. La plupart des gens font monter leurs projets par d’autres personnes. Il est techniquement bon mais à l’exécution, les gens font autre chose. Alors que nous avons apprécié le projet tel qu’il était. Nous sommes d’accord que s’il va dans ce sens, ça va marcher. Figurez-vous, certains n’ont pas recruté par exemple de comptable. Pourtant, vous ne pouvez pas gérer autant d’argent sans une comptabilité claire et nette, sans une maîtrise des opérations financières.

Nous avons été obligés parfois d’aller dans certaines structures pour les aider à redresser leur comptabilité. Beaucoup continuent d’évoluer dans l’informel. C’est cela qui nous dérange un peu. La deuxième difficulté, c’est la question d’argent. Nous arrivons à peine à financer 10% des besoins exprimés. C’est un fonds, c’est vrai. Mais, ce qui est alloué pour le moment, c’est en deçà de ce que les gens demandent. Ceux qui disent que l’argent est petit, c’est vrai. C’est parce que, pour le moment, nous n’avons pas assez d’argent. Sinon, on rêve de financer des projets de 300, 400 millions. Ce sont ces genres de projets qui peuvent être des projets locomotifs pour tirer l’ensemble des filières.

Votre dernier mot.

C’est dire aux acteurs culturels et touristiques que le FDCT est leur instrument. Il leur appartient d’être des forces de propositions pour que nous puissions améliorer la qualité de nos services. C’est pour eux que le fonds est mis en place. Ce sont eux qui doivent vraiment nous accompagner au lieu de se mettre en retrait.

Dimitri OUEDRAOGO
Bonaventure Paré (photo)
Mariam Sagnon (vidéo)





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