SITHO : Les touristes n’ont-ils pas faim ?
dimanche 2 octobre 2011
C’est surtout les maquis à l’intérieur du site du SIAO qui connaissent une affluence. Entre amis et après avoir fait le tour des stands d’exposition, cap sur les débits de boisson et les brochettes qui vont avec. Dans le restaurant de Mme Glo, béninoise installée au Burkina, les clients se font rares. La restauratrice offre des spécialités africaines. Du foutou (igname piler), poisson braisé, brochettes…occupée à rendre service aux quelques clients présents, l’ambiance se conjugue au rythme des coups de pilon d’une de ses employées en plein malaxage de l’igname dans un mortier. Selon ses dires le marché est timide depuis le début du salon.
Elle espère que la donne changera surtout avec le week-end afin qu’elle puisse rentabiliser les 35000 F CFA qu’elle a payé comme frais de stand. Elle pointe du doigt le manque de publicité et son voisin tenancier de maquis. « Ce serait vraiment bien qu’on interdise aux clients de rentrer avec les véhicules. Dans la soirée, notre restaurant est inaccessible. Les clients du maquis d’à côté obstruent le passage avec les véhicules. Il est donc difficile de nous atteindre et les clients repartent » regrette Mme Glo.
A l’instar de cette dernière, Mme Bandaogo ne se réjouit pas de l’affluence. Elle dit participer tous les grands rendez-vous qui ont lieu sur le site du SIAO depuis 2OOO. Cette édition du SITHO est la mauvaise exception. Elle présente du gonré (mets fait à base de haricot) et du dolo (bière de mil). « Il y a beaucoup de gens qui ne savent même pas qu’il y a une manifestation ici. La communication autour de cet évènement a été défaillante cette année ». Remarque Mme Bandaogo. Selon elle, le SITHO devrait faire la promotion des mets traditionnels. On aurait dû nous laisser préparer les mets que les autorités ont dégusté après la visite des stands à la cérémonie d’ouverture » renchérit la dame, le visage grave. Avec son « gonré », et sa bière de mil, elle a pu nouer des contacts aux éditions passées et donne satisfaction aux clients à des cérémonies telles les baptêmes et les mariages. Mais cette année pas le moindre contact noué jusqu’à présent. C’est à se demander si les touristes ont envie de goûter à nos mets traditionnels.
En tout cas, la plupart des stands que nous avons visités connaissait une ambiance timide. Mais chacun espère que le week-end drainera un grand monde.
Tiga Cheick Sawadogo
Bonaventure Paré(Ph)
Lefaso.net