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Tourisme : « Nous sommes sous-estimés », déplore Bila Ghislain Kaboré, président de l’Association des guides nationaux de tourisme
lundi 20 février 2023

Lefaso.net : Qu’est-ce qu’un guide de tourisme ?

Kaboré Bila Ghislain : Je suis Kaboré Bila Ghislain. Actuellement, je suis le président de l’association des guides nationaux de tourisme au Burkina Faso. Merci pour la question. C’est l’occasion pour nous d’expliquer à la population qui nous sommes et ce que nous faisons exactement. Les gens font toujours le lapsus entre un guide touristique et un guide de tourisme. Le premier est un support et le second, une personne accréditée par le ministère de tutelle, le ministère en charge du tourisme, et qui a pour fonction de guider, faire découvrir la beauté artistique et paysagère d’un territoire, en l’occurrence le Burkina Faso.

Le guide de tourisme organise des visites guidées, des visites commentées pour faire découvrir les différents sites touristiques. Par visite commentée, il faut comprendre qu’il va parler de l’histoire du site visité, animer le groupe quelle que soit la langue. Au Burkina, nous avons des guides polyglottes, ce qui facilite l’accueil de nos différents clients. Le guide a comme profession d’organiser des circuits touristiques.

Quelles sont les aptitudes et qualités que doivent avoir un bon guide touristique ?

Selon les textes, il faut au moins le niveau BTS (brevet de technicien supérieur), la licence, voire plus, et bénéficier d’une formation assurée par le ministère de tutelle. Il faut avoir suivi avec succès les tests d’aptitude, afin d’espérer avoir la carte de guide professionnel sans laquelle l’on n’a pas le droit d’exercer ce métier au Burkina Faso. Mais, il est bien de signaler que nous avons au niveau des guides, des professionnels très engagés, des professionnels avec beaucoup d’années d’expérience.

Les tests d’aptitude professionnelle sont certes venus à point nommé, mais tous n’ont pas pu participer aux tests de recrutement de guides professionnels. Nous sommes à pied d’œuvre, grâce à notre association en collaboration avec le ministère du tourisme pour renforcer les capacités et donner les moyens à ceux-là qui peuvent, d’avoir l’accréditation afin d’exercer de façon légale.

A-t-on une idée du nombre de sites touristiques au Burkina ?

Il est difficile d’énumérer les sites touristiques au Burkina, car le tourisme est tout un grand ensemble. Le sourire, l’accueil du Burkinabè n’est pas comptabilisé dans ce qu’on appelle « produit touristique ». C’est pourtant l’une des premières choses que nos clients touristes apprécient. Nos touristes apprécient l’accueil chaleureux du Burkinabè.

Parlez-nous de l’Association des guides nationaux de tourisme du Burkina Faso (AGNT-BF) ?

L’association des guides nationaux de tourisme a été créée dans les années 2010, après le lancement du test de recrutement et d’officialisation des guides au Burkina. Nous avons trouvé qu’il était bon de nous retrouver en association pour bien nous connaître, mieux partager nos expériences et mieux nous organiser et parler d’une même voix. En principe l’association regroupe au minimum 100 personnes, c’est-à-dire que tous ceux qui sont détenteurs de la carte nationale de guides de tourisme sont d’office agréés dans cette association. Mais les membres actifs, c’est-à-dire le bureau exécutif, essaie de mener et coordonner les différentes activités.

Vous êtes actuellement en formation à Ouagadougou, de quoi s’agit-il exactement ?

Nous sommes depuis le 6 février 2023 en formation ici à Ouagadougou. Plus qu’une formation, c’est un renforcement de capacités opérationnelles de guides pour rappeler les b.a.-ba, partager les expériences, recevoir des conseils auprès de nos formateurs. Il y a eu un premier module assuré par la Croix-Rouge burkinabè qui portait sur les gestes de premiers secours. Il s’agit des connaissances et pratiques en secourisme. Voyager, c’est bien beau, mais c’est aussi un risque permanent. En cas d’accident, d’incident, il faudrait que le guide soit outillé en la matière pour donner les premiers secours. Nous remercions la Croix-Rouge pour cette collaboration et ce temps de partage.

L’autre grand module était assuré par un cabinet qui a renforcé nos capacités sur les techniques de guidage, les techniques de commercialisation du produit touristique. Nous avons appris comment manipuler le GPS, comment nous retrouver sur une carte, etc. Nous avons appris beaucoup de choses qui ont éveillé nos sens de guide.

Le Burkina célèbre chaque 21 février la journée internationale des guides de tourisme. Que prévoyez-vous à l’occasion de cette journée ?

Pour l’instant, il n’y a que trois radios qui nous ont invités, mais nous attendons de voir. Il n’y a pas de manifestations spécifiques. L’Office national de tourisme burkinabè (ONTB) organise une sortie sur le site sur sculptures de granites à Laongo. A part cela, nous n’avons rien prévu.

Quel est l’impact réel de l’insécurité sur votre activité ?

Vous n’ignorez pas que sans la sécurité, pas de tourisme. Le tourisme est d’abord une activité de loisirs. Etant donné que notre pays et une partie de la sous-région est menacée par l’insécurité, notre métier est fortement impacté. Les hôteliers, les restaurateurs, les artisans, tout ce beau monde qui est aux alentours des sites touristiques, sont impactés directement.

Il n’y a plus de fréquentations. Donc, on a tout un chacun essayé de nous transformer en faisant autre chose, en attendant le retour de la quiétude. En plus, étant donné que le métier de guide de tourisme est un métier libéral et que nous n’avons pas de numéro matricule, elles (Les autorités, ndlr) n’ont pas tenu compte de ce secteur de guide de tourisme quand il s’est agi d’atténuer les effets causés par la pandémie de la Covid-19.

Quelles sont les autres difficultés de votre métier ?

Des difficultés, il n’en manque pas. L’Etat fait tout ce qu’il peut pour aider chaque secteur d’activité. Mais, comme le dit le président de la transition, Ibrahim Traoré, « Tout est urgent ». Nous essayons, nous aussi, de demeurer résilients et nous croyons à la relance effective et prochaine de cette activité. Nous croyons en nos autorités, nous croyons que le Burkina Faso va retrouver la paix.

Avez-vous des doléances à l’endroit des autorités ?

Nous souhaitons vraiment avoir une bonne organisation. Nous souhaitons que tout ce beau monde de ce secteur-là, toutes les associations, se retrouvent en une seule entité, une faîtière pour donner de la voix pour le bien-être et le futur de ce métier au Burkina Faso.

Nous souhaitons que les autorités soient un peu plus regardantes sur ce secteur, parce que nous sommes quelque peu négligés ou sous-estimés. Je m’explique. Quand un touriste arrive au Burkina Faso, de son arrivée jusqu’à son retour, le guide de tourisme est au four et au moulin. C’est lui qui est en contact permanent avec le visiteur, le touriste. Le guide de tourisme, c’est celui-là qui connaît bien le pays, c’est celui-là qui est apte à satisfaire les besoins du client.

Pourtant, quand les autorités parlent, elles mettent en avant d’abord la culture, secundo, les hôteliers, tertio les restaurateurs, et au finish, on parle des guides. On se sent blessés la plupart du temps. C’est frustrant. On n’a pas encore un canevas, un suivi réel des activités de guide. Bien que ce soit une activité libérale et individuelle, nous faisons rentrer aussi beaucoup de devises. Si l’Etat pouvait organiser la filière, vous verrez que c’est un métier qui apporte un développement directement aux populations, qu’on peut comptabiliser dans notre PIB (Produit intérieur brut).

Fredo Bassolé
Lefaso.net





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